Le prince héritier d’Arabie saoudite reçu   par Emmanuel Macron.

 La réception de « MBS » très critiquée à gauche, l’exécutif se défend

Plusieurs personnalités politiques de gauche ont vivement critiqué la visite aujourd’hui à l’Elysée du prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, approuvée au contraire par la majorité présidentielle au nom de la « nécessité » du « dialogue ». Pour sa première visite en Europe depuis l’assassinat en 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, Mohammed Ben Salman, dit « MBS », dîne ce soir avec Emmanuel Macron, ce qui suscite la colère des défenseurs des droits de l’homme.

« Au menu du dîner entre Emmanuel Macron et “MBS”, le corps démembré du journaliste Khashoggi ? Le chaos climatique ? La paix et les droits humains ? Le jour du dépassement ? Non ! Du pétrole et des armes ! L’exact opposé de ce qu’il faut faire ! », a dénoncé sur Twitter l’eurodéputé Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Yannick Jadot.

« On n’arrête pas de parler de liberté de la presse, puis on invite quelqu’un qui démembre des journalistes », s’est insurgé le député La France insoumise David Guiraud sur BFM-TV. La députée « insoumise » Danièle Obono a déploré sur Twitter le « sens des “valeurs” à géométrie variable de la Macronie », et Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, a, lui, fulminé : « La France n’est pas un paillasson pour dictateurs en quête de réhabilitation sur la scène internationale. »

« Ce n’est pas à l’Elysée mais dans un poste de police que “MBS” doit être accueilli en France », a pour sa part tonné le député écologiste du Val-d’Oise Aurélien Taché, en estimant que cette visite jetait de la « honte » sur Emmanuel Macron.

Face à ces réactions virulentes, du côté des Républicains, on se montre plus prudent étant donné le contexte international. À la faveur de la guerre en Ukraine et de l’envolée des prix du pétrole, le prince héritier saoudien est de nouveau fréquentable. « Si on se prive du pétrole russe, il faut trouver d’autres sources d’approvisionnement, d’autres partenaires. Donc ça peut être l’Arabie Saoudite. Donc il faut avoir un dialogue pragmatique », souligne le député LR Vincent Seitlinger.

De son côté, l’Élysée fait savoir qu’Emmanuel Macron « abordera la question des droits de l’Homme » avec le prince héritier saoudien. La Première ministre, en déplacement ce jeudi dans les Vosges, a indiqué « comprendre tous ceux qui sont vigilants sur ces questions » mais a qualifié MBS de « partenaire » dans le cadre de la guerre en Ukraine et de la hausse des prix de l’énergie. « C’est important d’avoir ces échanges sans renoncer en rien à nos objectifs, à nos valeurs et au respect des droits de l’Homme« , a estimé Elisabeth Borne.