Le Royaume-Uni tout entier retient son souffle. L’état de santé de la reine Elizabeth II inquiète ses médecins, et son fils Charles ainsi que ses petits-fils William et Harry se rendent à son chevet dans son château de Balmoral, en Écosse.
Mais que se passera-t-il en cas de décès de la reine ? Tout est déjà prévu et constitue ce que l’on appelle l’opération London Bridge, déjà prévue depuis les années 1960. Voici ce qui se passera dans les heures et jours qui suivront.
Une annonce mondiale
« London bridge is down » (« le pont de Londres est tombé »). C’est par cette phrase que le ou la première ministre britannique apprendra la mort de sa reine. Cette phrase marquera le lancement de l’opération « London bridge », c’est là que tout le protocole suivant la mort de la reine se mettra en branle.
Comme l’avait révélé The Guardian en 2017, tout est déjà planifié. Pour l’annonce, c’est l’agence Press Association qui sera le premier organe médiatique au courant de la mort d’Elizabeth II. L’agence regroupant les médias régionaux du pays devra ensuite communiquer l’information aux médias du monde entier. C’est un changement par rapport à Georges VI, père d’Elisabeth, dont la mort avait été annoncée par la BBC, en 1952.
Une fois l’information lancée, un panneau indiquant la mort de la reine sera installé devant Buckingham Palace, et le site internet du palais n’aura plus qu’une seule page, noire, avec le même texte.
De leur côté, les télévisions du royaume interrompront leur programme pour communiquer la mort de sa majesté simultanément. Un dress code unique – tailleur ou costume noir, avec cravate noire – sera de rigueur.
De leur côté, les radios commenceront à mettre une playlist de morceaux – la plupart mélancoliques – spécialement choisis avant de faire l’annonce. Si jamais un jour vous entendez Haunted Dancehall (Nursery Remix) par Sabres Paradise sur Radio 1 et sur notre antenne LMS Radio ( www.radiolms.fr), alors allumez votre télévision. Cela voudra dire que « quelque chose de terrible est arrivé » à la reine. Le pays entrera à ce moment officiellement dans sa période de deuil national, qui durera 12 jours.
God save the king
À l’annonce de la mort de la reine, les membres des deux chambres du parlement seront rappelés, les Britanniques pourront rentrer plus tôt du travail et les pilotes d’avion en informeront leurs passagers.
Après cette annonce, le prince Charles, fils aîné et successeur d’Elizabeth, prononcera un discours le soir-même, avant d’être proclamé roi le lendemain à 11 h dans la salle principale du palais Saint-James. Son couronnement, lui, aura lieu bien plus tard. Le prince William deviendra quant à lui deuxième dans l’ordre de succession et sera nommé Prince de Galles.
Les matchs de football et autres rencontres sportives pourront avoir lieu sous deux conditions : respecter une minute de silence puis jouer l’hymne britannique, qui sera renommé « God save the king ». Toutefois, la popularité hors normes de la reine pourrait engendrer un gel de toutes les rencontres sportives. Lors de la mort de son père le roi Georges VI, les compétitions de rugby et de hockey avaient été suspendues.
En cas de mort dans son château de Balmoral – là où elle séjourne actuellement –, des rites traditionnels auront lieu avec des danses et des jeux écossais.
Funérailles avec ses chiens
Les funérailles de la reine Elizabeth auront lieu précisément neuf jours après sa mort. Durant cette période, sa dépouille sera exposée au palais de Westminster, 23 heures par jour. De quoi permettre à plusieurs centaines de milliers de personnes de venir lui rendre hommage.
Pour la première fois depuis 1760, la cérémonie aura lieu en l’abbaye de Westminster devant plus de 2.000 invités triés sur le volet. Les chiens d’Elizabeth devraient aussi participer à la procession et les cloches de Big Ben devraient sonner le glas dès 9 h.
Lors de son entrée dans l’abbaye, le pays tout entier s’arrêtera : les magasins fermeront, les gares cesseront leurs annonces, les bus s’arrêteront et les conducteurs descendront dans la rue. La reine sera ensuite inhumée en la chapelle Saint-Georges, dans le château de Windsor, aux côtés de son père, George VI, de son mari le prince Philip et de tous ses prédécesseurs.