Un soldat russe qui a pris part à la guerre en Ukraine a demandé ce lundi l’asile auprès de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) après avoir déserté l’armée de son pays. Il raconte son histoire dans une lettre mise en ligne sur les réseaux sociaux.
Il a brisé la loi du silence et s’est enfui de Russie. Pavel Filatiev, un militaire qui a combattu deux mois en Ukraine avant de dénoncer l’offensive du Kremlin dans un long récit publié sur internet, a demandé l’asile politique en France.
ARRIVÉ DIMANCHE À ROISSY
Agé de 34 ans, le soldat est arrivé dimanche à Roissy via la Tunisie et a rencontré des agents de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) lundi.
«ZOV»
Son récit, il a décidé de le publier lorsqu’il s’est senti menacé. Après avoir tenté de démissionner pour des raisons de santé, sa hiérarchie lui a demandé de retourner au front, et l’a menacé d’ouvrir une enquête à son encontre s’il ne le faisait pas. Il a finalement réussi à fuir, mais a dû errer de ville en ville afin d’éviter d’être repéré.
Intitulé «ZOV» -qui signifie «appel» en russe et rappelle dans le même temps les lettres peintes sur les blindés russes en Ukraine-, son récit dénonce l’offensive lancée le 24 février, qu’il considère comme immorale : «nous n’avions pas le droit moral d’attaquer un autre pays, qui plus est le peuple qui nous est le plus proche», s’indigne-t-il dans sa lettre.
Début août, il a quitté le pays et compris qu’il était le moment de partir : «quand j’ai appris que le commandement demandait à ce que je sois condamné à quinze ans de prison pour informations mensongères (contre l’armée russe, ndlr), j’ai compris que je n’arriverais à rien ici et que mes avocats ne pourraient rien pour moi en Russie».