Plusieurs associations écologistes, dont certaines sont mobilisées depuis des années contre la création du terminal 4 à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, ont décidé d’aller encore plus loin, réclamant désormais le plafonnement du trafic aérien.

Décidés à se faire entendre, les militants de l’association «Non au terminal 4 de Roissy» ainsi qu’une trentaine d’autres associations écologistes ont écrit à la Première ministre Élisabeth Borne et à son ministre délégué aux Transports Clément Beaune, pour réclamer «le plafonnement du trafic aérien» à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.

LIMITER À 440.000 LE NOMBRE DE VOLS

Un courrier dans lequel ils réclament notamment au gouvernement de limiter à 440.000 vols par an le nombre de vols au départ et à l’arrivée de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, responsable, selon eux, de près de 4 % des émissions du CO2 de la France, mais aussi un couvre-feu nocturne ou encore la suppression des avions les plus bruyants.

«Pour respecter les objectifs climat de l’accord de Paris et contribuer aux efforts de sobriété, une réduction progressive du trafic aérien à l’échelle nationale et internationale est indispensable», ont-ils ainsi fait savoir dans cette lettre ouverte diffusée ce lundi.

De fait, ils prennent l’exemple des Pays-Bas, qui ont pris la décision que les militants français jugent «historique» de «plafonner le trafic de l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol à 440.000 mouvements par an, en dessous du niveau de 2019», et ce, «pour protéger les riverains exposés à des niveaux de bruit élevés délétères pour leur santé».

COUVRE-FEU ET INTERDICTION DES AVIONS BRUYANTS

«On est en plein en France dans une problématique de sobriété énergétique et climatique, et l’aviation ne peut s’affranchir de ces obligations», avance Audrey Boehly, porte-parole du collectif «Non au T4», qui explique qu’«on doit aller vers une trajectoire de réductions du trafic aérien» dont «la première étape est de plafonner les aéroports».

«C’est ce que nous demandons pour l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle : un plafonnement à la hauteur de l’aéroport d’Amsterdam qui a pris une décision historique de plafonner son trafic», a-t-elle ajouté ce mardi, après un rendez-vous avec le préfet du Val-d’Oise (95).

«Nous souhaitons travailler en collaboration avec lui sur des avancées du Plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE) pour garantir des conditions de vie qui soient plus acceptables pour nos concitoyens qui sont nombreux à nous interpeller à ce sujet», précise Eugénie Ponthier, le présidente du collectif d’élus mobilisés contre le projet d’extension de Roissy.

A leurs côtés, Françoise Brochot, la présidente de l’Advocnar (l’Association de défense contre les nuisances aériennes), a également rappelé leur volonté de voir réduit le nombre de vols de nuit «pour aller vers un couvre-feu» et de voir interdits «les avions bruyants» et ce, «en priorité la nuit».