Au moins 14 civils sont morts, et 28 autres ont été blessés, ce lundi 29 août, à Ikongo (Madagascar), après que des gendarmes ont ouvert le feu contre des manifestants qui tentaient d’entrer dans une caserne. L’enlèvement d’un enfant albinos la semaine dernière serait à l’origine de cette colère.

La situation aurait sûrement pu se régler autrement. Ce lundi, aux alentours de 8H00 GMT, des tirs ont retenti à Ikongo, petite ville de Madagascar.

Quatorze personnes ont été tuées et 28 blessés après que les gendarmes ont ouvert le feu sur des habitants en colère, autour d’une sombre affaire d’enlèvement, selon des sources locales et médicales : «les gendarmes […] ont tiré sur la foule», a déclaré Jean Brunelle Razafintsiandraofa, député du district d’Ikongo (est), où s’est déroulé le drame.

Tango Oscar Toky, médecin en chef de l’hôpital local précise de son coté que «neuf personnes sont mortes sur le coup». Il ajoute par ailleurs que sur la trentaine de blessés reçus dans la matinée, cinq sont décédés à l’hôpital.

DES HABITANTS DÉCIDÉS À FAIRE JUSTICE EUX-MÊMES

Depuis la semaine dernière, la petite ville est sous le choc : un enfant, albinos, a disparu et les autorités suspectent un enlèvement. Quatre suspects ont été arrêtés par les gendarmes, mais les habitants sont décidés à faire justice eux-mêmes.

Dans la matinée, ils se sont rendus devant la caserne de gendarmerie et ont demandé qu’on leur remette les quatre suspects, selon le député Razafintsiandraofa. D’après une source de la gendarmerie, au moins 500 personnes ont débarqué, certaines munies d’«armes blanches» et de «machettes».

«Il y a eu négociations, les villageois ont insisté», raconte la source. Les gendarmes ont alors décidé de lancer des fumigènes pour disperser la foule, et tiré quelques coups de feu en l’air, mais les habitants ont continué à tenter de forcer le passage pour entrer dans la caserne. «On a eu pas eu d’autres choix que de se défendre…» dit la même source.